Daruma : un oeil sur le bonheur et la réussite

Les poupées Daruma sont des figurines japonaises en papier mâché, des figurines à vœux, chance et prospérité, qui symbolisent la détermination et la persévérance dans la réalisation de ses objectifs. Ces porte-bonheurs traditionnels sont utilisés pour formuler un vœu en début d’année et favoriser sa réalisation.

L’origine des Darumas…

Les Darumas sont des figurines de papier mâché creuses, de forme arrondie, sans bras ni jambes, modelées d’après Bodhidharma (« Daruma » étant le nom japonais de « Bodhidharma »), un prêtre indien du VIème siècle à l’origine de la création de l’école du bouddhisme zen au Japon au XIIème siècle.

Selon la tradition, il serait resté à méditer en position zazen pendant neuf ans et aurait vécu jusqu’à 150 ans. Une légende dit que ses jambes et ses bras auraient fini par s’atrophier, ce qui serait à l’origine de la forme de culbuto des Darumas. La forme particulière de la figurine et sa répartition des masses lui permettent en effet de toujours se remettre droite quelle que soit sa position initiale, ce qui évoque la notion de persévérance et illustre l’expression « tomber 7 fois, se relever 8 fois », qui signifie qu’il faut toujours aller de l’avant malgré les échecs ou les malheurs. Quant à ses yeux proéminents (blancs et sans iris sur les figurines), on dit que Bodhidharma se coupa lui-même les paupières par dépit d’avoir cédé au sommeil durant cette période et pour que cela ne se reproduise plus.

Originaires de Takasaki, les Darumas furent créés au cours du 18e siècle par un moine à l’attention de ses fidèles.

Le Daruma est fêté au Japon tous les 5 mai.

Comment sont fabriqués les Darumas ?

La fabrication traditionnelle se fait de manière artisanale. Après avoir été malaxé puis longuement bouilli, le papier est mélangé à une colle spéciale puis disposé dans des moules. Lorsque le papier mâché est sec, les Darumas sont entièrement recouverts de peinture blanche. Ils sont ensuite recouverts d’une seconde couche correspondant à la couleur finale désirée. La face est ensuite peinte en blanc et on ajoute les détails du visage et le kanji du ventre. Le séchage se fait au bout de tiges en bambou. Une pastille de papier est collée sous le Daruma pour boucher le trou restant.

Il existe une multitude de variantes régionales de couleurs, de pilosité, d’expression et de traits du visage. Mais quelle que soit sa taille, sa forme arrondie et les yeux vides en sont les caractéristiques invariables.

Dans la tradition bouddhiste et sous forme de poupée, Daruma est représenté en homme d’âge mûr, barbu et le sourcil broussailleux, aux traits du visage marqués à la limite du grotesque avec de grands yeux, enveloppé d’une robe rouge de moine qui recouvre aussi sa tête. Certaines figurines ont, sur les joues, des caractères peints expliquant le type de souhait de son propriétaire (gloire, richesse, santé, protection des siens). Le prénom du propriétaire peut être inscrit sur le menton de la figurine.

Comment utiliser une poupée Daruma ?

Pour que la chance soit au rendez-vous, il faut procéder de la manière suivante :

1. Acheter un Daruma auprès d’un temple japonais (ou en me contactant !) ;
2. Formuler mentalement et avec soin son souhait ou son objectif à atteindre ; normalement, la personne qui formule le vœu doit également écrire le chemin par lequel elle a l’intention que le vœu se réalise. En réalité cette étape est de moins en moins accomplie, alors qu’à l’origine il s’agissait de l’étape la plus importante car la philosophie du bouddhisme ne réside pas dans le fait d’atteindre un but mais dans la façon de parcourir le chemin qui permet d’atteindre ce but !
3. Dessiner à l’encre (ou au feutre) noire l’iris de l’œil gauche ;
4. Poser la statuette en évidence chez soi et de préférence en hauteur afin de se rappeler régulièrement l’objectif fixé : c’est ainsi un appel à l’action et non une attente de réalisation divine : le daruma ne réalise pas directement le vœu mais est un moyen pour l’homme de réaliser son vœu par lui-même.
5. Compléter l’œil droit lorsque le vœu se réalise ou que le but est atteint, en signe de remerciement. Puis écrire la façon dont le vœu s’est réalisé. Ceci permet, au-delà des superstitions, d’apporter une réflexion sur notre façon d’accomplir ce que nous désirons.